UNIVERSITÉ POPULAIRE DE GRENOBLE

 

À NOTRE propos

 

La philosophie

Notre projet d’Université Populaire repose sur une formule qui désirerait conserver le meilleur de l’université (la rigueur d’un contenu transmis, le projet d’évolution de cet enseignement sur le modèle des cycles) tout en collant à la liberté de parole qu’offriraient la rencontre avec le public. Ce que Michel Onfray traduit en disant qu’il faut se tenir à bonne distance à la fois du  « café philo », sans contenu transmis susceptible de structurer le débat d’idées et du discours professionnel des universitaires qui renvoie à un entre-soi excluant le plus grand nombre.

L’idée d’ouverture à tous les publics est au cœur de l’Université Populaire. Parce qu’il n’y a pas de projet démocratique, toujours fragile, sans projet d’éducation pour tous, notre Université Populaire, avec toute sa modestie, mais complètement assumée, cherche effectivement à donner une existence politique à des savoirs pour qu’ils soient librement appropriés dans la cité et participent, un peu, à la construction de soi.

Mais, dans le même mouvement, il s’agit aussi de donner une existence gourmande à ces savoirs. Ce qui renvoie à la notion de savourer, de goûter, en suivant ses envies dans le menu proposé ; à l’idée de se laisser surprendre et séduire donc par les rencontres qui pourraient se passer, en ce lieu, avec certains savoirs, certaines personnes. C’est notre idée du partage, une valeur clé de l’Université Populaire, et qui n’est pas un vain mot : la gratuité ou l’ouverture à tous les publics, mais aussi le choix du lieu et des horaires, en sont des signes clairs. Mais c’est aussi une question de posture qui cherche à éviter un certain nombre de pièges qu’on peut peut-être regrouper sous le terme de démagogie, tendus par certains mots que véhiculerait l’Université Populaire, par exemple :

1) le bénévolat et l’idée conjointe, quasi missionnaire, de don absolu. Autrement dit, nous sommes là aussi pour « nous », les intervenants ont beaucoup à recevoir de l’auditoire et sont prêts à accueillir ce contre-don. Cette reconnaissance est la condition pour qu’il y ait véritablement partage.

2) le savoir transparent. Or, des gens sont détenteurs de connaissances spécifiques, parce que notamment c’est leur métier. Mais de ce capital, nous refusons l’idée de pouvoir qui naîtrait de l’idée que nous possédons un savoir secret et donc incommunicable au profane. Le savoir n’est pas transparent, de l’opacité demeurera, mais nous faisons le pari de l’accessibilité, appuyé sur le souci de répondre aux propres questionnements des auditeurs. C’est pourquoi chaque soirée se partage à parts égales entre la transmission d’un contenu et la discussion libre à partir de ce propos préliminaire.


Les principes

- Gratuité des séances
- Ouverte à tous les publics et ne nécessitant pas d’inscription
- Bénévolat des intervenants
- Association Loi 1901

 

Historique

La première version de l’université populaire daterait de la fin du XIXe siècle. Le concept est dû au Danois Grundtvig (1783-1872), pasteur luthérien. Ce dernier exerce encore une influence importante sur les conceptions pédagogiques en vigueur au Danemark, où les écoles libres et les collèges populaires sont les signes de son héritage.

En France, les universités populaires ont prospéré grâce au contexte de l’Affaire Dreyfus. Face aux passions qui se déchaînèrent alors, des intellectuels investirent les universités populaires pour leur faire apporter une réponse héritée des Lumières : construire un individu autonome et rationnel passe par la lutte contre l’ignorance. Mais la première université populaire française naquit indépendemment de l’Affaire Dreyfus : « La Coopération des idées », ainsi qu’elle fut nommée, fut fondée à l’initiative de l'ouvrier typographe et anarchiste Georges Deherme et d’ouvriers de Montreuil-sous-Bois. Si les lois scolaires mises en place par Jules Ferry permettaient un enseignement gratuit, elles ne touchaient évidemment pas les adultes. Les premières universités populaires essaient donc dès l’origine de combler cette lacune en s’adressant dans le contexte urbain et industriel de l’époque, au monde ouvrier qui n’a pu bénéficier auparavant de l’instruction publique. L’université populaire renvoie donc à la base à une demande ouvrière d'éducation avant de constituer une des premières formes d’engagement des intellectuels dans le contexte de l’Affaire Dreyfus.

Rendre compte du déclin rapide des universités populaires n’est pas une tâche aisée, faute de documentation : le mouvement des universités populaires n’a pas suscité beaucoup de travaux. Plusieurs facteurs convergent pour expliquer que de quelque 230 universités populaires en 1904, il n’en reste plus qu’une vingtaine en 1914. La fin de l’Affaire Dreyfus, la difficile coexistence d’intellectuels et d’ouvriers aux préoccupations divergentes, auraient entre autres mis fin au mouvement de développement des universités populaires en France. Mais d’autres causes peuvent être évoquées, elles ont trait à des points de vue peu compatibles entre eux quant à la fonction d’une université populaire. Notamment l’opposition entre la vision d’une université populaire modelée comme un institut supérieur d’enseignement ouvrier et celle qui proclame que la culture est inséparable des luttes idéologiques. Mais il ne faudrait pas oublier également les conditions matérielles de la vie ouvrière. Dick May, écrivaine et passionara d’un enseignement populaire des sciences sociales, n’affirmait-elle pas que les universités populaires n’étaient viables qu’à la condition d’une journée de travail réduite à huit heures ?

C’est d’Alsace qu’est parti, après la Seconde Guerre mondiale, le renouveau des universités populaires, renouveau qui a entraîné le fort mouvement de développement actuel. En 1963 naissait donc, à Mulhouse, l’Université Populaire du Rhin.

Cette nouvelle floraison a toutefois privilégié le plan « université », au détriment du plan « populaire ». C’est le mérite de Michel Onfray, philosophe, d’avoir cherché à redonner vie à la tradition en créant l’Université Populaire de Caen en 2002. Cette seconde version vise ainsi des objectifs semblables aux universités populaires historiques, bien qu’actualisés : démocratiser la culture en dispensant gratuitement un savoir au plus grand nombre. Depuis, des universités de ce type ont été créées dans de nombreuses villes en France (Aix-en-Provence, Arras, Avignon, Lyon, Ile Maurice, Montpellier, Narbonne, Nîmes, Tence, etc.) et à l'étranger (Boston, Bruxelles, Montréal, etc).

Contact

Université Populaire de Grenoble

laurent.dartigues@gmail.com

1015 avenue des Jeux Olympiques
38100 Grenoble

04 76 89 00 04

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