UNIVERSITÉ POPULAIRE DE GRENOBLE

 
 

 

Programme : quoi de neuf sur les sexes au xxie siÈcle ?

Là où il y a du sexe, il y a du trouble. En montrant les affinités entre le discours chrétien de la chair qui naît à partir du XIIIe siècle et le discours médical sur la sexualité qui s’élabore au XIXe siècle, Michel Foucault indiquait que les formes de contrôle des plaisirs et du désir ne s’exerçaient plus simplement sur les actes (bestialité, sodomie, etc.) qui impliquaient une relation à un autre corps, mais aussi sur les pensées intimes, le corps et ses propres sensations. Le thème de l’enfant masturbateur au XIXe siècle est exemplaire de ces disciplines du corps en charge de produire des corps dociles afin qu’ils soient utiles ; exemplaire aussi de cette connexion hétérogène qui s’établit entre, d’une part, le discours savant sur le sexe, d’autre part,  l’aveu chrétien de la chair et, enfin, diverses institutions de surveillance qui accompagnent la naissance des États-nations.

Les débats récents ou actuels à propos du mariage pour tous, de la prostitution ou du genre inviteraient à reprendre les analyses de Michel Foucault. À la nuance près que ces dernières font peu de cas du fait que les corps sont sexués : en la matière, homme ou femme, ce n’est pas la même chose. Ici ou ailleurs, hier comme aujourd’hui, dans toutes les sociétés, le corps des femmes condense le trouble et les violences, parfois dites, le plus souvent tues, rendues invisibles.

C’est de cela dont il sera question cette année à l’Université Populaire de Grenoble, au croisement de points de vue disciplinaires et de paroles de praticiens.

 

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